Guide d’achat : les secrets d’une piscine naturelle écologique
Attractives par leur aspect, leur mise en œuvre, leur fonctionnement et surtout leur côté écologique, les piscines naturelles rencontrent de plus en plus de succès. Elles s’intègrent très facilement sur tous les terrains car elles sont construites librement, peuvent prendre la forme et le volume que vous souhaitez, sans aucune contrainte liée aux matériaux. De plus, elles sont économiques sur le long terme car il n’y a pas d’achat de produits chimiques d’entretien à prévoir.
Obtenez un résultat parfait avec une piscine apaisante et écologique. Créez un cadre idyllique et sauvage dans votre jardin, idéal pour se rafraîchir en famille.
Quel est le fonctionnement d’un bassin écologique?
Une piscine naturelle est autonome, c’est-à-dire que vous n’avez presque plus à intervenir hiver comme été dans le fonctionnement de votre bassin. La convection dans votre bassin permettra la circulation de l’eau à travers les différentes zones. Vous pouvez faciliter la circulation entre les espaces avec l’installation de pompes (notamment pour la zone d’oxygénation). Il faut prévoir un vaste espace pour les travaux. On estime que pour une zone de baignade de 20m2, la zone de travaux s’étend sur 100m2.
Les piscines naturelles se divisent en trois zones :
- La zone centrale de baignade : c’est l’espace le plus important de votre bassin, il représente environ 50% de la surface totale Comme son nom l’indique, c’est là où vous pourrez vous baigner. Laissez libre court à votre imagination, il serait dommage d’en faire un strict bassin rectangulaire. Une belle forme ovale rappelant un espace naturel sera idéale. Pour profiter au mieux du phénomène de convection et de la circulation de l’eau au travers des différentes zones, optimisant ainsi le fonctionnement de votre piscine, nous vous recommandons une profondeur comprise enter 1.5 mètre et 2 mètres.
- La zone de régénération (appelée aussi filtration ou épuration) : situé en périphérie de la zone de baignade, moins profonde, c’est la partie dans laquelle les plantes chargées de la filtration assainiront l’eau, vous pouvez également y ajouter des plantes décoratives.
- La zone d’oxygénation : composée d’une chute d’eau, d’un courant ou d’un goutte-à-goutte, elle permet à l’eau de votre bassin d’être brassée et exposée aux UV dans le but de la saturer en oxygène.
Il n’y a pas de règles quant à la disposition des zones. Toutefois si vous envisagez de les séparer, il faut prévoir l’installation de pompes pour permettre la circulation de l’eau d’un bassin à l’autre. Si les zones sont rassemblées et attenantes les unes aux autres, la circulation de l’eau se fera naturellement. A ne surtout pas oublier aussi, l’installation d’une cascade, de brasseurs ou d’aérateurs d’eau pour éviter l’eutrophisation (Apport excessif d’éléments nutritifs dans les eaux, entraînant une prolifération végétale, un appauvrissement en oxygène et un déséquilibre de l’écosystème).
Comment construire une piscine biologique ?
La mise en œuvre pure de votre bassin peut être assez rapide, plus que pour une piscine traditionnelle. En revanche, sa conception (choix de l’emplacement et de l’écosystème) et sa mise en fonctionnement sera plus longue.
La construction nécessite assez peu d’étapes :
- Un creusement sommaire à différentes profondeurs (2 mètres environ pour l’espace de nage et 1.2 maximum pour le lagunage, quant à la zone d’oxygénation, 50 cm suffisent) à l’aide d’une mini-pelleteuse.
- Application de l’étanchéité choisie : bâche, argile… Laissez-vous guider par un professionnel qui en fonction du sol de votre jardin saura vous apporter les meilleurs conseils pour une construction durable.
- Remplissage : l’idéal est de remplir votre bassin naturel avec de l’eau de pluie ou d’un puits. En effet l’eau du robinet étant traitée, il faudra attendre un certain temps que les produits s’évaporent pour pouvoir ajouter les plantes indispensables à la création de l’écosystème.
- Plantations : ici aussi les conseils d’un pro sont indispensable. Le choix ne se fait pas en priorité les l’aspect esthétique mais sur les propriétés de chacune des plantes, de leurs rôle dans l’écosystème et de leurs compatibilités respectives
- Installation éventuelle des pompes
A partir de là : patience ! Il faut compter environ 4 mois pour que l’écosystème s’équilibre.
Quel écosystème pour ma piscine bio?
En zone de régénération
Nous vous conseillons de préparer un lit de pouzzolane. Cette roche volcanique poreuse permettra un bon développement des micro-organismes, et d’y planter des végétaux adaptés au climat de votre région. N’hésitez pas à faire appel à un professionnel pour vous conseiller sur le choix adapté. Votre meilleure récompense, et la preuve d’un écosystème sain sera l’arrivée de la faune aux abords de votre bassin : grenouilles, libellules…
Vous installerez alors des plantes épuratives et oxygénantes :
- Les plantes épuratives : la jacinthe d’eau (très décoratives également en période de floraison), les phragmites (semblables à des roseaux), le caltha palustris ou la menthe aquatique (qui peut vite devenir envahissante). Rustique et résistant au froid, la typha angustifolia s’adapte à tous les climats, tout comme l’alisma plantago-aquatica.
- Les plantes oxygénantes : elles se plantent également dans la lagune d’épuration, afin d’apporter de l’oxygène à l’eau. Vous pouvez associer l’hippuris en bordure de bassin avec l’élodée (très résistante). En complément, des renoncules aquatiques, des potamots et des crassettes d’eau aux délicates fleurs blanches.
L’eau de la zone d’épuration ne doit pas dépasser les 25°/28°, son emplacement doit être réfléchi, sous peine de voir se développer des algues indésirables. Selon votre région donc, il faudra plus ou moins éviter les zones en plein soleil toute la journée.
En zone d’oxygénation
C’est l’espace vital de votre piscine, l’eau y passe pour se charger en oxygène et se déverser ensuite dans le bassin de baignade, pure et saine. Cet espace peu profond (40 à 50 cm) ne nécessite aucune plante ou fleur. En revanche, il faut s’assurer que l’eau y circule bien, en ajoutant par exemple une pompe, ou en agrémentant d’une cascade. L’eau stagnante se charge moins en oxygène qu’une eau en circulation. C’est l’occasion de laisser libre-cours à votre imagination pour aménager un espace décoratif.
En zone de baignade
Aucune plante n’est spécifiquement recommandée ou obligatoire, toutefois nager entre les nénuphars, les papyrus, ou les lotus a un certain charme. Pourquoi ne pas en profiter ?
Pour apprécier au mieux votre espace de baignade, vous pouvez les placer sur le pourtour. Vous pouvez ajouter également des primevères ou des iris pour apporter de la couleur.
Comment entretenir une piscine naturelle ?
Une idée reçue veut qu’une piscine naturelle ne s’entretient pas. Malheureusement nous devrons revenir là-dessus et le nier ! Elle s’entretient peu, moins qu’une piscine traditionnelle effectivement, mais il faudra quand même lui consacrer un peu de temps :
- Lors de la mise en eau, le temps que les bactéries naturellement présentes et les plantes équilibrent le milieu, des algues peuvent se former, qu’il faudra retirer rapidement afin que les plantes ne soient pas asphyxiées que l’écosystème se développe normalement.
- Toute l’année, il faut enlever régulièrement les gros déchets portés par le vent (feuilles, fleurs…), tant dans l’espace de baignade que les zones de filtration, passer l’aspirateur au fond et brosser les parois. Si vous opter pour un filtre en complément des plantes filtrantes, il est nécessaire de le vider et de le nettoyer. Régulièrement il faut aussi contrôler le pH de l’eau et son niveau de calcaire. Les piscines naturelles ne sont pas amenées à être couvertes par un abri de piscine comme les bassins traditionnels, vous aurez probablement besoin de repêcher les déchets plus souvent.
- En fin de saison, une taille des plantes est à envisager, selon les variétés. Au courant de l’utilisation, il faut aussi être vigilant aux plantes envahissantes qui peuvent vite s’étendre (la menthe aquatique par exemple).
Quelle est la réglementation concernant les piscines naturelles ?
Démarches à effectuer
La plupart du temps, les bassins naturels et écologiques ne nécessitent pas de permis de construire, toutefois il est nécessaire de déposer une déclaration préalable de travaux en mairie, afin de vous assurer de la conformité de votre projet avec le PLU local. Si votre piscine fait plus de 100m2 ou plus de 2 mètres de profondeur, il faudra dans ce cas solliciter un permis de construire. Seul un abri de piscine pourrait entraîner la demande d’un permis de construire, mais nous l’imaginons mal avec ce type de bassin.
Impositions à prévoir
Tout est question de vocabulaire. Un bassin naturel ou une aire de baignade artificielle ne sont pas soumis à l’impôt contrairement à une piscine traditionnelle. Réfléchissez de concert avec le professionnel que vous sollicitez pour la construction aux termes les plus adaptés.
La sécurité
Les bassins naturels ne sont pas régis par un texte de loi concernant la sécurité contrairement aux piscines traditionnelles pour lesquels l’installation d’un système de sécurité est obligatoire. Il est toutefois fortement recommandé de mettre en place l’une des solution imposée aux piscines traditionnelle dans la mesure où les accidents peuvent y survenir de la même manière. Au rang des éléments de sécurité, on trouvera la pose à minima de l’un des éléments suivants :
- barrière de sécurité d’1.10 mètre de haut minimum et verrouillée NF90-306
- une alarme de détection de mouvement de la surface de l’eau NF 90-307
- un système de couverture rigide ou d’abri de piscine aux normes. Celui-ci est difficilement compatible avec les piscines naturelles en raison de la présence des plantes.
Cependant, certains systèmes peuvent s’adapter sans dénaturer votre jardin et vous garantir une sécurité optimale. Nous vous recommandons d’installer une alarme de chute ou une alarme de périmètre qui sont très discrètes. Dans le cas de la pose d’une barrière, optez pour des modèles en matériaux naturels comme le bois qui permettront de conserver un aspect « nature » à l’ensemble
Oui bien sûr ! Certaines plantes seront plus rustiques donc mieux adaptées à une région froide, comme l’hippuris (plante oxygénante semblable à des branches de sapin). Veillez toutefois au gel, notamment si vous installez une cascade ou une fontaine dans la zone d'oxygénation. L'emplacement de la piscine sera aussi différent selon la région afin d'avoir l'ensoleillement idéal, mais aussi une protection contres les intempéries etc.
Les roseaux des marais sont particulièrement indiqués dans un bassin écologique grâce à leur excellente qualité de filtration. Néanmoins, ils sont incompatibles avec les bassins de bâche à cause de leurs rhizomes qui peuvent percer cette étanchéité. Pour le choix des plantes, il est plus que recommandé de faire appel à un pisciniste spécialisé dans les bassins naturels.
Certains arbres aux racines longues et vives, qui chercheront l’humidité sont à éviter, car ils pourraient endommager sur le long terme votre bassin. Cependant, l’ombrage est nécessaire à la bonne vie de l’écosystème : l’excès de soleil et de chaleur entraînent la prolifération des algues indésirables. Il faut donc particulièrement bien choisir la variété des arbres qui seront aux abords du bassin, mais cela apportera aussi une très jolie touche de végétation supplémentaire autour du bassin.
Oui bien sûr. Cependant vous y perdrez en charme car le béton ne vous permettra pas de donner à votre bassin l’aspect sauvage d’un étang. Ce sont des designs très modernes, épurés, qui trouvent leur place dans de vastes jardins contemporains. Les autres qualités (eau sans chlore, bassin au milieu de la végétation etc) seront eux bien présents